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Les partants d'aujourd'hui sont les "exclueurs" d'hier et les "purs" de demain. CANAILLE LE ROUGE MARS 2010

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Les partants d'aujourd'hui sont les "exclueurs" d'hier et les "purs" de demain. CANAILLE LE ROUGE MARS 2010 Empty Les partants d'aujourd'hui sont les "exclueurs" d'hier et les "purs" de demain. CANAILLE LE ROUGE MARS 2010

Message par Admin Mer 15 Mai - 15:39

Mise en ligne ici d'une longue lettre ouverte à ceux qui partent, ceux qui sont sur le départ, et même, sait-on jamais, à certains, sincères, de ceux qui restent.

L'Huma titre "des personnalités quittent le PCF". Hommage presque déférents parce que ce sont des "personnalités". Suivent l'article quelques commentaires parfois fielleux lâchés du haut des chemins de ronde au travers les créneaux, ou des malédictions lancées, passé les douves, à ceux qui s'enferment derrière la herse du château brutalement abaissée.

Nous sommes quelques dizaines de milliers qui avons la notre, de personnalités, et qui n'ont eu droit ni à la même sollicitude ni couverture médiatique quand de diverses façons, de la censure, la mise à l'écart, l'oubli ou l'exclusion de fait par ces pratiques qui ont encore lieu aujourd'hui à Paris (voir c.r. du CN de janvier 2010), nous n'avons plus eu de carte (ce qui ne nous empêche pas d'être communiste et il y a une vie pour un révolutionnaire hors de l'appareil sanctuarisé), toutes mesures exercée par ceux qui restent... et ceux qui partent.

Quand la dégringolade frappe, l'image traditionnelle est de parler d'une spirale du déclin. Une spirale qui est l'inverse d'une autre, plus dialectique, qui élargirait le champ de la connaissance et du besoin d'intervention, qui lie le réel à la réflexion, celle qui travaille à l'issue , celle qui "monte à l'assaut du ciel".

La première, elle, se resserre autour d'un noyau dur. Ici un principe d'organisation plus ou moins respecté selon les velléités locales, là autour d'un groupe dirigeant, ailleurs avec certains des spectateurs du naufrage, tous cristallisant, desséchant, et surtout coupant du réel ceux qui s'inscrivent dans les champs magnétiques de ces forces .

Chacun de ces groupes, tel les nébuleuses (et les catégories ne sont pas limités) se construit autour d'une ou deux figures (parfois plus) plus ou moins emblématiques ou porteuses d'une notabilité qui cherchent pour gagner une surface de rayonnement, à attirer des noms pas encore ou peu engagés dans chacune d'une de ces sortes de super nova. Loi de l'astrophysique, éblouissante à l'instant de leur apparition, plus elles grossissent plus la chaleur et l'ardeur de leur rayonnement diminue, c'est comme cela qu'elles meurent.

Singularité de la dernière palanquée d'embarqués sur une des dernières chaloupe du Titanic, c'est leur brutale découverte de ce que d'autres leur ont dit depuis une quinzaine d'années. Or quand on regarde la liste, entre les impossibles à sortir de Fabien ou du siège de la fédé, les cloitrés dans leur mairie, conseil général, régional ou les vissés derrière leur bureaux divers et variés, les échecs réitérés pour les emmener hors périodes électorales devant les boites ou les cages d'escalier des cités populaires ou ayant toujours une excuse de dernière minute d'une réunion importante avec le préfet, ou autres "incontournabilités". Par contre toujours là pour les universités d'été, colloques et remises de décorations.

Lorsque par centaines les camarades militants dans les entreprises ont dû subir les feux roulants et convergents de tous ces analyseurs de crises en salon, tous ou presque nous ont asséné quelques "vérités" (les leurs), affirmant, parmi d'autres qualificatifs, que nous qui par réalité sociale et professionnelle n'en étions pas coupés, n'étions plus en phases avec les mouvements de la société (le terme de schizophrénie a même été utilisé à plusieurs reprises par quelques nostalgique des pratiques psychiatriques contre les dissidents). Donc, "opposant donc fou ", "vous êtes fou"," vous ne comprenez rien" et autres gracieusetés du même type, devant notre folie diagnostiquée, leur échec nous a-t-il sauvés du pire ?

Un jour le bilan globalement négatif de ces méthodes dignes parfois du management de France télécom (oui il y a eu des dépressions, oui des tentatives de suicides, oui des refuges dans des paradis aussi empoisonnés qu'artificiels pour certains des malmenés par ces méthodes. Oui il a fallu s'accrocher et recréer d'autres solidarités) devra être étudié par les historiens.

Avec le niveau de l'abstention dans les quartiers populaires, il serait aujourd'hui facile d'en rire… si les dégâts causés par ces méthodes n'étaient pas si profonds. On pourrait sourire (encore que) de voir comment les battus du tournant du siècle et de sa première décennie, pourtant si en prise avec les mouvements de la société, l'ont été parce que plus assidus aux rencontres au sein des lieux d'exercice de mandats qu'aux cotés des difficultés et de la vie de ceux qui leur avaient permis de les avoir.

Par contre regardons ensemble. L'accusation de ne pas comprendre leur monde a été portée contre ceux qui chaque jour dès l'embauche, ou en 3x8 portaient une stratégie autogestionnaire pour rompre avec l'implacable réalité de l'exploitation. Dans leur organisation, ils ont été isolés, marginalisés dans certains endroits stigmatisés voir injuriés et calomniés y compris par ceux qui ont rejoints les listes du PS dès le premier tour de ces régionales (et pas qu'à Paris). Ils ont exclus ceux qui alors détonnaient dans l'organisation voire l'appareil que ces mêmes accusateurs d'alors abandonnent aujourd'hui.

Obnubilés par l'objectif du dépassement du capitalisme, ils ont oublié que pour ce faire il faut avoir la lisibilité publique de la manœuvre et donc un clignotant à gauche et qu'en plus le moteur doit avoir la reprise et la puissance pour y parvenir. Aujourd'hui, bielles coulées, alternateur grillé, seul le triangle reste rouge, stoppés sur la bande d'arrêt d'urgence, ils cherchent une dépanneuse.

Pourtant il ne faut pas être sorti de St Cyr pour comprendre que le retard en politique puis en histoire n'existe pas. A chaque fois que le terme est utilisé, il masque une erreur stratégique : 56, 68, 81, 95, 97. Une fois, c'est une erreur, deux fois une faute, persister c'est de la gourmandise.

Pour l'auteur de ses lignes, trop jeune en 56, 68 (il avait 16 ans) l'a enthousiasmé, 72 (eh oui) mobilisé, 77 éclairé, 81-84 l'a affranchi, 95-97 a suffit… et le reste confirme et amplifie.

Pour autant l'objectif fondateur légitimait non seulement d'y rester, de chercher à renforcer le PCF mais l'objectif d'offrir une perspective autogestionnaire mobilisait les uns, pas ceux qui de 99 à 2002 ont enfin réussi à se débarrasser de ces "emmerdeurs des boites" (sic) et leurs cellules et section d'entreprises.

Et c'est là peut-être là la responsabilité des partisans de cette construction autogestionnaire : ne pas avoir réussi à s'affranchir collectivement (et certainement individuellement aussi tant tout le collectif la partageait) de cette volonté permanente de maitriser le mouvement de l'extérieur qu'on pieusement entretenu ceux qui sont restés et qui a affaibli le mouvement. Cette idée fausse d'être ceux qui savent mieux que les autres. C'est la question de l'avant-garde, ceux qui par un don surnaturel construirait la perspective. De quel droit s'en attribuer la propriété alors que la seule, la réelle avant-garde, c'est la masse à périmètre mouvant et densité évolutive de tous ceux qui se rassemblent et agissent avec l'intelligence du moment et de l'instant contre les choix du système et ses gestionnaires et affirment ainsi leur oppositions à sa logique en cherchant d'autres choix. Oui, ensuite, pour que cela fonctionne, il faut une organisation au service du mouvement pas un poste de commandement.A ce sujet, relire ce que Lénine disait de la manif des femmes du 8 mars 1917 (la révolution de février). Le rôle d'une force politique révolutionnaire n'étant pas de leur proposer un modèle clés en main mais de les aider à construire l'alternative pour l'usage propre du mouvement. Idée qui se retrouvera dans la célèbre phrase "le communisme c'est le mouvement, ce mouvement permanent qui tant à abolir l'état des choses existants". A chaque fois le cercle rétréci de ceux qui restent ont cherché à conserver pas à abolir.

Conserver et communisme. Compatible ?

Perspective ou alternative c'est là le nœud à trancher entre les traceurs de perspectives et les contributeurs conscient à l'alternative.

Notons et ce n'est pas anecdotique que ces tensions, pratiques et réorientations se sont produites dans un grand moment d'assèchement de la réflexion théorique et qu'en particulier plus le PCF n'avait d'ambition que de devenir un parti "comme les autres" moins il produisait d'analyse en particulier sur la nature du capital, sur sa crise comme sur les raisons structurelles de l'effondrement du "modèle" et son bilan. Quand on est révolutionnaire, on ne peut pas être comme les autres puisque les autres par définition s'arcboutent pour pérenniser l'existant.

Or tout ceux qui ces jours ci font connaitre leur départ n'ont eu et n'ont encore que des mots blessants (peut-être qu'enfermés dans leurs logiques n'en sont-ils jamais rendu compte) pour ceux qui au travers cette stratégie autogestionnaire portaient le lien matériel entre l'objectif politique immédiat et l'alternative (pas perspective) à mettre en œuvre et proposaient de pousser cette réflexion en rupture avec la dérive qui se construisait inexorablement au point d'aboutir à aujourd'hui. Combien de camarades encore maintenant cotisants parce qu'attachés par la grandeur passé du PCF mais silencieux parce que meurtris par ce gâchis, qui contre vents et marées s'accrochent à un espoir, que je crois chimérique, comme un ours blanc sur son morceau de banquise ?

Tous ceux qui annoncent leur départ de la direction du PCF proposent de se retrouver ailleurs et invitent à les suivre (encore!!). Premières questions, où, avec qui, contre quoi, pour faire quoi ? Entendons-nous bien. Ici, pas d'anathème ou de d'ostracisme. Mais pour faire du neuf il faut que le terrain soit nettoyé, pas faire table rase mais avoir la vue dégagée, tout ce qui était sur le terrain triés et les vieux débris stockés dans la benne ad hoc.

Notons que personne d'entre eux alors qu'ils parlent tous des souffrances populaires ne se fixe comme pour objectif d'organiser ce peuple pour l'action afin de subvertir pour le supprimer ce capitalisme qui malmène, mutile et tue. Ils appellent à des rassemblements à partir des calendriers…électoraux pour l'essentiel. Échéances, ont vient de le vérifier, qui mobilisent les foules de façon irrépressible. Voila pour la méthode.

Sur le fond de la recherche d'issues. Tous ont fait leur, propulseur de leur dérive, cette idée simpliste que le marché était l'horizon indépassable, les mêmes qu'il a fallu bousculer pour leur rappeler que notre protection sociale n'était pas du salaire différé (gelé et capitalisé donc) mais socialisé parce que dépensé en permanence pour la réponse immédiate aux besoins sociaux et qu'ainsi il échappait à l'accumulation et donc au capital. Ce sont ces ignares des entreprises aidés de quelques intellectuels restés lucides, ces salariés ouvriers techniciens employés souvent diplômés que de leur savoir faire professionnel et leur militantisme, des cadres parfois, poussés dehors avec fracas de la maison PCF qui ont dû secouer ce cocotier sans cocos pour tordre le cou à ces idées fausses.

Tous dans leur congrès d'un même pas qu'en interne ils liquidaient les secteurs "entreprises" décidaient d'adorer le nouveau veau d'or de la mixité public privé. Le capital n'en demandait pas tant, le PS allié privilégié de tout ces nouveaux convertis lui suffisait, 2005 l'a montré. Et Hollande après Aubry le rappelle opportunément aujourd'hui.

Quand même, il faudra aussi que tous s'expliquent sur leur accord dans ces mêmes congrès sur ce PGE, qu'ils ne dénoncent pas, qui n'a rien de communiste et qu'ils valident ainsi, par acceptation de ses règles, l'outil qui sert à préserver ce que les communistes ont vocation à détruire.

Quand même, il faudra s'expliquer sur cette course à la notabilité représentative, élective, cette coupure d'avec les quartiers populaires, leurs méconnaissances majoritaires des zones industrielles des villes dont ils ont cherché et cherchent encore les suffrages alors qu'ils ne saluent même plus ceux, devenus par leur sectarisme d'alors, leurs ex camarades, qui persistent à y construire des digues contre les mauvais coups (des faits multiples et pas que pour l'auteur de ces lignes sont disponibles pour qui le désire).

La lecture des explications que désirent apporter ceux qui tirent, referment voir claquent la porte qu'ils ont si souvent bien gardée est parfois pathétique. Comme le dit l'Internationale, "il n'est pas de sauveur suprême, ni dieu ni César ni Tribun". Il y a longtemps que dieu n'est plus un problème d'autant qu'il semble avoir du ménage à faire dans une de ses maisons mères, César n'est plus à leur portée, il faut se méfier de ceux qui persistent à se confire dans leur rôle auto-attribué de tribun.

Pour combattre le capital, il faut rassembler à partir des attentes concrètes de ses victimes sur des objectifs politique clair et frontalement aux choix de ce capital. Deux urgences : la reconquête de la souveraineté populaire avec parmi ses objectifs de lutte la sortie de l"€uro outil de souveraineté nationale, Euro aux effets dévastateur pour tous les peuples qui le subissent, et la préservation des régimes de retraites, leurs financement en prélevant sur le capital.

Pour cela, il y a des tracts à distribuer, des affiches à coller, des manifs à organiser et faire défiler, des rapports de forces à construire et peut-être alors des élections à gagner.

Sur le contenu des tracts et des affiches, les mots d'ordres des manifs, laissez donc ceux pour qui c'est une exigence vitale en définir le contenu y compris (du moins pour ceux qui connaissent, et heureusement parmi les divers signataires, il y en a) vous parmi vos collègues de travail qui savent ce que cela veut dire. Pour l'€uro sortez de votre mutisme et ayez le courage de proposer une initiative mobilisatrice et rassembleuse.

Pour les élections, il y a 139 ans, ceux qui ont tenté la première expérience communiste avaient établi des règles qui ont alors fait leur preuve. Peut-être que si les mandats que tous ont cherché parfois de façon discutable à obtenir avait été impératifs et révocables, nous n'aurions pas été entrainés dans la fondrière dont il faut maintenant s'extirper, peut-être même (surement) certains d'entre vous n'aurait jamais pu être réélus. C'est donc une bonne piste à réexplorer.

Guy Hervy
29 mars 2010

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